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Vieux livre

Claudine...

  • Photo du rédacteur: le Choucas enragé
    le Choucas enragé
  • 19 juil. 2016
  • 3 min de lecture

J’ai lu Claudine à l’école. Ma motivation première était de combler une partie de mon inculture car je n’avais jamais lu Colette.

Colette a été obligée de faire paraitre ce livre (et d’autres) sous le nom de son mari de l’époque. Car il était impenssable a cette époque qu’une femme écrive.

Le livre est paru en 1900.

Colette s’inspire très largement de ses souvenirs d’école. On a considéré que ce livre était d’un style nouveau…

Je ne vois pas ce qu’il peu bien y avoir de nouveau dans le style de ce livre !

Du point de vue du style ça ressemble beaucoup au Petit chose de Daudet.

Le livre a fait scandale car Colette relate la passion de deux institutrice l’une pour l’autre. La narratrice est elle-même amourachée de l’une de ses institutrices, tout en imaginant qu’elle se mariera a un homme plus tard.

Là encore on est dans l’autobiographie car Colette a eu des relations amoureuses avec des femmes durant sa vie.

Le livre n’est pas scandaleux pour autant car les amours saphiques des deux institutrices ne sont pas décrites du tout.

Par contre Colette décrit bien la vie de classe, la préparation du brevet d’étude et son passage.

Là encore on est dans le style de Daudet ou de Peyramore pour paler d’un contemporain (l’orange de noel en particulier).

On pourrait aussi évoquer Clavel…mais Colette ne teinte pas son récit de considérations sociales ou humaniste.

Bref je ne suis pas très enthousiaste … malgré tout je lierai d’autres livres de Colette.

J’ai aimé la description des moments que passe l’enfant avec son chat. C’est très bien écrit et finement observé.

« Je ne m’ennuie pas du tout, bien installée dans ce grand fauteuil, entourée de livres, avec

ma belle Fanchette, cette chatte intelligente entre toutes, qui

m’aime avec tant de désintéressement malgré les misères que je

lui inflige, mes morsures dans ses oreilles roses et le dressage

compliqué que je lui fais subir.

Elle m’aime au point de comprendre ce que je dis, et de venir

me caresser la bouche quand elle entend le son de ma voix. Elle

aime aussi des livres comme un vieux savant, cette Fanchette, et

me tourmente chaque soir après le dîner pour que je retire de leur

rayon deux ou trois gros Larousse de papa, le vide qu’ils laissent

forme une espèce de petite chambre carrée où Fanchette s’installe

et se lave ; je referme la vitre sur elle, et son ronron prisonnier

vibre avec un bruit de tambour voilé, incessant. De temps en

temps, je la regarde, alors elle me fait signe avec ses sourcils,

qu’elle lève, comme une personne. Belle Fanchette, que tu es

intéressante et compréhensive ! (Bien plus que Luce Lanthenay,

cette chatte inférieure.) Tu m’amuses depuis que tu es au monde ;

tu n’avais qu’un seul œil ouvert que, déjà, tu essayais des pas

belliqueux dans ta corbeille, encore incapable de te tenir debout

sur tes quatre allumettes ; depuis, tu vis joyeusement, et tu me

fais rire, par tes danses du ventre en l’honneur des hannetons et

des papillons, par tes appels maladroits aux oiseaux que tu

guettes, par tes façons de te disputer avec moi et de me donner

des tapes sèches qui résonnent dur sur mes mains. Tu mènes la

conduite la plus indigne ; deux ou trois fois l’an, je te rencontre

dans le jardin sur les murs, l’air fou, ridicule, une trôlée de

matous autour de toi. Je connais même ton favori, perverse

Fanchette, c’est un matou gris sale, long, efflanqué, dépoilé, des

oreilles de lapin et les attaches canailles, comment peux-tu te

mésallier avec cet animal de basse extraction, et si souvent ? Mais

même en ces temps de démence, quand tu m’aperçois, tu

reprends un moment ta figure naturelle, tu me miaules

amicalement quelque chose comme : « Tu vois, j’en suis là ; ne

me méprise pas trop, la nature a ses exigences, mais je rentrerai – 135 –

bientôt et je me lécherai longtemps pour me purifier de cette

existence dévergondée. » Ô belle Fanchette blanche, ça te va bien

de te mal conduire ! »

 
 
 

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