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Vieux livre

George Alvarez La fontaine de Covadonga

  • Photo du rédacteur: le Choucas enragé
    le Choucas enragé
  • 28 nov. 2024
  • 3 min de lecture

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Les souvenirs d’exil.

Après Les eucalyptus bleus , George Alvarez poursuit sa trilogie avec La fontaine de Covadonga . Un second opus moins autobiographique, fruit des souvenirs et recherches de l’auteur dans la mémoire des réfugiés espagnols.

Né à Annecy en 1953. George Alvarez est retraité de l’Éducation nationale. Après une scolarité à l’école des Fins, puis au Lycée Berthollet, il s’inscrit à la fac de Grenoble. Professeur, agrégé d’espagnol, il enseignera d’abord à Bourgoin-Jallieu avant de revenir dans la région et d’enseigner aux Lycées, Beauregard, Baudelaire et enfin Berthollet. Les Annéciens le connaissent pour avoir été le président de la biennale du cinéma espagnol. 

Une enfance entre deux cultures.

En novembre 2022, George Alvarez publie, Les eucalyptus bleus, un voyage dans le temps et l’espace. L’enfance d’un fils d’immigrés dans les années soixante, entre Annecy et un petit village des Asturies espagnoles, Fresno. Une histoire commune à celle de nombreux immigrés espagnols annéciens. Après le passage des Pyrénées à pied, l’arrivée à Annecy et la vie dans les squats du vieux château d’Annecy et dans le quartier de la Prairie, surnommé  Chicago, de triste réputation. La famille s’installe ensuite dans le quartier des fins. Une difficile intégration et des étés marqués par de longues vacances dans le village familial, Fresno dans les Asturies espagnoles. Une volonté de réussir grâce à l’école. Les parents de George Alvarez transmettent la culture espagnole et l’amour de la famille mais aussi l’amour de la France et de l’école. C’est ainsi que la génération de l’auteur deviendra réellement bi-culturelle.

 

Le chemin des exilés.

Le deuxième tome de cette trilogie, La fontaine de Covadonga est moins autobiographique. Bien que toutes les situations et évènements soient authentiques, l’auteur a composé des personnages avec le fruit de ses souvenirs et de ses recherches auprès des membres de sa famille. Replongeant dans les allers-retours entre Annecy et les Asturies au début des années cinquante, l’auteur entraîne le lecteur dans les méandres de l’après-guerre civile.Le récit s’attache au parcours de deux réfugiés. Avec l’histoire d’Amanda, le lecteur va découvrir les terribles conditions de vie de ceux qui essayent d’échapper à la répression franquiste en se cachant dans le Barrio Chino (quartier chinois) de Barcelone. Émilio nous fait revivre l’existence des mineurs de la Camocha au début des années 40 leurs conditions de travail au fond des puits mais aussi l’existence des guérilleros et la naissance des grands mouvements sociaux en pleine dictature. Amanda et Émilio feront tous deux partis des exilés traversant les Pyrénées à pied pour rejoindre Toulouse. Ils sont les archétypes des destins brisés par la guerre et la haine mais aussi par-dessus les souffrances, symboles de résilience. Le livre est également un hommage à la résistance ouvrière, à la solidarité entre les hommes, à la force de l’amitié. La fontaine de Covadonga restitue l’ambiance et le cadre de vie d’hommes et de femmes partagés entre le petit village de Fresno en Espagne et la ville d’Annecy dans les années cinquante. D’un côté la campagne asturienne, la vie paysanne, de l’autre la vie quotidienne à Annecy face aux difficultés d’intégration. Car si la France offrait à cette époque, la sécurité et le travail aux réfugiés, l’intégration était bien difficile. Difficile de repartir de zéro, avec une langue française compliquée à apprendre. Une nouvelle vie à mener avec les traumatismes et les fantômes du passé dans un pays qui ne serait jamais vraiment le leur. L’écriture de George Alvarez est simple et poétique. Le récit est riche et particulièrement bien documenté. Le tome trois de cette trilogie, en préparation,  parlera du Puerto Pajares un col redoutable des monts cantabriques qui séparent les Asturies du plateau castillan, un lieu mythique de l’histoire d’Espagne et de la guerre civile.

 

La fontaine de Covadonga

George Alvarez. Éditions l'Harmattan.

Collection Rue des Écoles.  33 €

 

 
 
 

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