George Bogey l’écrivain de Sinandaz

Il a fait des montagnes qui l’entourent, le décor de ses romans. L’auteur haut-savoyard, George Bogey, publie un nouveau roman. Le vertige traite des affres de la création artistique.   

 Gorges Bogey est né en 1942. Toute sa vie a été animée par trois passions : la montagne, les lettres et le sport. Il explique : « Quand j’avais douze, treize ans, j’avais envie de faire des études de lettres. Je ne jurai que par ça. Je lisais, j’écrivais. Par la suite, j’ai été confronté à un choix : Les lettres ou le sport ? ». Ce sera le sport. De 1968 à 1972 il est professeur de judo. La discipline lui donne accès à la philosophie et à la poésie de l’Extrême-Orient, qu’il n’aura de cesse d’étudier. Il poursuit sa carrière dans le tourisme et l’éducation. Il sera organisateur de vacances d’abord à l’union française des centres de vacances (UFCV) puis pour la fédération des œuvres laïques (FOL) à Ufoval.

L’écriture, la passion d’une vie

Depuis 2002, Gorges Bogey a publié plus d’une vingtaine d’ouvrages. « Je ne me suis pas mis à écrire à l’âge de la retraite pour m’occuper. C’est une passion que j’ai depuis l’enfance. Pendant une trentaine d’années mon activité professionnelle ne me laissait pas suffisamment de temps pour publier. J’ai commencé à publier lorsque j’ai été en retraite, en 2002. Depuis je n’arrête pas… Je lis et j’écris », précise-t-il. En 2002, il publie en effet son premier roman « Les vacances à Sinandaz ». Gorges Bogey habite à Saint-Jean-de-Sixt au cœur des Aravis. Les montagnes qui l’entourent constituent le décor de nombre de ses écrits et particulièrement Sinandaz, un lieu imaginé dont le nom est l’acronyme de plusieurs lieux familiers de l’auteur. Il publie ensuite des contes pour enfants illustrés par Jacqueline son épouse. Son inspiration, Gorges Bogey, la puise dans ses montagnes mais aussi en Extrême-Orient, qu’il a découvert grâce au judo. Il a publié plusieurs recueils de Haïkus, petits poèmes extrêmement brefs visant à saisir une émotion, un moment. Pour la Fédération des Œuvres Laïques et la troupe, « Les allumeurs de Lune », il a écrit une pièce de théâtre par année durant dix ans et participé à l’écriture d’un ouvrage collectif, Paroles de fraternité. En 2023, il publie, « Le moment ou jamais ». Une histoire à rebondissements qui se déroule entre 1920 et 2020, dans la chaîne des Aravis, face au massif du Mont-Blanc. Le roman traitait de l’impact du tourisme sur le milieu naturel.

De la difficulté de créer

« Parallèlement aux lettres. Je me suis toujours beaucoup intéressé à l’art. J’ai un membre de ma famille qui était régisseur du musée d’art contemporain de Lyon. De ce fait j’ai, à de très nombreuses reprises, visité les expositions. L’art pictural et l’art contemporain m’intéressent particulièrement » explique Gorges Bogey. L’art justement, c’est la thématique du dernier roman de l’écrivain, Le vertige. Le récit couvre environ trente ans de la vie de Scovez, un artiste contemporain qui utilise des moyens d’expression variés, des plus classiques aux plus étranges et aux plus spectaculaires. Parfois hors du cadre de la loi, sa pratique artistique lui vaut quelques démêlés avec la justice. Même s’il est entouré par des proches qui le soutiennent, son art et sa personne passent avant tout le reste, ses relations sociales et sa vie amoureuse sont assez compliquées. Avec ce personnage fictif, Gorges Bogey traite de la difficulté pour un artiste de trouver le juste équilibre dans la pratique de son art. Comment ne pas sacrifier son art aux contingences de la vie ? Comment ne pas sacrifier sa vie sociale à son art ? Le personnage principal du roman est natif de Sinandaz et découvre sa vocation alors qu’il se trouve à Annecy en train de peindre le Parmelan. La boucle est bouclée. Le vertige. Georges Bogey. Éditions l’Harmattan. 23 €.