Magali Croset-Calisto Le monde selon Peggy G,

Magali Croset-Calisto publie, Le monde selon Peggy G, un roman biographique consacré à la plus grande collectionneuse d’art du XXe siècle. Originaire de New-York, la mécène qui a fini sa vie à Venise, avait ses habitudes à Annecy.

Magali Croset-Calisto est originaire de Thorens-Glières. Très tôt elle oriente ses études vers la sexologie. Une vocation née à la lecture du roman épistolaire de Pierre Choderlos, « Les liaisons dangereuses ». Elle passe un doctorat, arts et lettres consacré au surréalisme, un master de psychologie, une formation en sexologie à l’Université de Genève et en addictologie à Chambéry. L’autrice est également passionnée par l’Italie. Elle a choisi d’en faire « sa contrée du bonheur ». Un pays qu’elle a parcouru très tôt pour le plaisir et qu’elle associe volontiers à ses souvenirs amoureux. Un pays où elle a désiré habiter… et où elle habitera plusieurs années ayant décroché un poste au Centre culturel français à Rome. Elle est l’autrice d’une quinzaine d’ouvrages pour la plupart de essais de sexologie. Elle exerce à Paris, mais revient régulièrement à Annecy où se trouve sa famille.

Une autrice proche de son sujet

Depuis une vingtaine d’années, Magali Croset-Calisto s’intéresse à la collectionneuse d’art et mécène Peggy Guggenheim. « Son histoire me passionne. J’ai visité une dizaine de fois son musée qui se trouve à Venise. J’étais sûr qu’un jour, j’écrirai un livre sur elle. ». L’autrice a, de fait, des passions communes avec son sujet, l’art et la sexualité ayant tenu un rôle central dans la vie de Peggy Guggenheim. Toute sa vie la mécène fera des choix audacieux tant dans sa vie privée que dans ses choix culturels. Elle collectionnera les tableaux et les hommes fréquentant les artistes les plus marquants du XXe siècle. Elle sera l’épouse de Max Ernst et entretiendra des liaisons avec Samuel Beckett, Yves Tanguy, Roland Penrose, Constantin Brancusi, Henry Moore et bien d’autres.  Magali Croset-Calisto s’attache à décrire la personnalité de celle qui était qualifiée de vilain petit canard de la famille Guggenheim. Née en 1898 dans une famille juive new-yorkaise richissime. Elle ne deviendra pas riche à la mort de son père, qui périt lors du naufrage du Titanic, celui-ci étant ruiné, mais en héritant de ses oncles. Avec, Le monde selon Peggy G, on découvre une collectionneuse d’art qui n’était pas motivé par l’argent bien qu’elle n’en manqua jamais. Initié à l’art moderne, dont elle ignorait tout, par Marcel Duchamp et Jean Cocteau, elle devient une véritable experte et une « art addict » selon ses propres termes. Elle fut la première à exposer Constantin Brancusi, Wassily Kandinsky, Yves Tanguy et Max Ernst. Elle a également exposé des œuvres de Salvador Dalí, Joan Miró, Pablo Picasso et Alexander Calder. À sa mort sa collection était estimée à plusieurs milliards de dollars. Une collection accumulée en achetant un tableau par jour et pour environ 40 000 $. On découvre grâce au récit de Magali Croset-Calisto, des facettes moins connues de sa personnalité, au-delà de l’apparence frivole et fantasque qu’elle cultivait. Elle organisera et financera la fuite vers les États-Unis de nombreux artistes menacés par le régime nazi.

Une histoire qui se joue aussi à Annecy

Un des épisodes fameux du livre se déroule à Annecy. On découvre Peggy Guggenheim embarqué dans une opération rocambolesque pour sauver sa collection de la spoliation nazie. Un périple de Paris à Grenoble avec une halte à Annecy où les toiles vont passer une nuit sur le quai de la gare. La rédaction de ce livre est également liée à Annecy. Magali Croset-Calisto explique « J’ai commencé la rédaction du livre il y a huit ans. Et puis en mai dernier. Lionel Bedin qui dirige les éditions annéciennes, Livres du Monde, m’a dit qu’il aimerait le publier. Pour moi ça avait du sens de le publier ici. Annecy joue un rôle important dans la vie de Peggy Guggenheim ».